La présidente-fondatrice de Marmott Énergies Nathalie H. Tremblay a réalisé une entrevue avec le média novae pour parler géothermie.

 
Texte écrit par Maxime Albors pour novae:

L’entreprise québécoise Marmott Énergies déploie un modèle d’affaires original en vue de rendre la technologie de la géothermie financièrement accessible au plus grand nombre. Rencontre avec Nathalie H. Tremblay, présidente-fondatrice.

Rappelons que les systèmes géothermiques tirent profit de la constance de la température à quelques mètres sous la surface du sol (soit 10°C en moyenne au Québec, hiver comme été) afin de chauffer et refroidir les bâtiments. Avec des coûts d’installation élevés (plusieurs dizaines de milliers de dollars), la géothermie peine encore à séduire le grand public. Le Québec compte ainsi entre 5000 et 6000 installations géothermiques seulement. Une tendance que Marmott Énergie souhaite renverser, grâce à un modèle d’affaires basé non pas sur la vente du système, mais sa location.

Comment est née Marmott Énergies ?

Bien que j’ai évolué pendant une bonne partie de ma carrière dans le domaine financier, j’ai toujours baigné dans l’environnement. Après un parcours professionnel très intéressant, j’ai souhaité me lancer en affaires, et créer une organisation qui corresponde à mes valeurs et ait un fort impact environnemental. Au cours de ma réflexion, je me suis demandé pourquoi la géothermie perçait si peu auprès du grand public et je me suis rendu compte que c’était la plupart du temps une question de coût. Je me suis donc donné le défi de créer une entreprise spécialisée en géothermie et en énergies renouvelable destinée au marché résidentiel, à la fois économique et sans risque pour le consommateur. C’est comme cela qu’est née Marmott Énergies.

Quelles sont les spécificités de votre approche géothermique?

Notre entreprise se distingue des autres sur le marché par le fait que nous installons à nos frais chaque système géothermique de nos clients ; et nous prenons aussi en charge l’entretien et le remplacement des pièces défectueuses. Le client paye un forfait mensuel, dont le tarif est toujours moins élevé que celui des systèmes qu’il utilisait précédemment, au mazout ou gaz naturel par exemple. Nous demeurons propriétaires du système, dont nous garantissons le bon fonctionnement ; cela équivaut à dire que le client «loue» son système de chauffage, ce qui lui évite de devoir assumer d’importants frais d’installation. Hors transport, 70% des coûts énergétiques d’un ménage vont au chauffage et à la climatisation ; grâce à notre système, 49% de l’énergie nécessaire à un ménage peut être fourni par la géothermie.

Quelles sont les prochaines étapes de développement?

Notre principal défi est de changer la perception qu’ont les gens de la géothermie, nous allons chercher à briser les mythes qui l’entourent, notamment au niveau du coût. Au Québec, il y a encore 300 000 ménages qui fonctionnent au mazout et encore d’autres qui utilisent du gaz naturel comme source d’énergie : nous souhaitons contribuer à changer leurs habitudes. Dans certains quartiers de Stockholm, 90% des habitations sont dotés d’une installation géothermique ; ça démontre que c’est possible! Nous comptons également développer les marchés de l’Ontario et du Nord-Est des Etats-Unis où l’électricité reste très chère et où notre offre pourrait représenter une alternative attrayante pour un grande partie de la population.

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